Chloé . Chloé .

Scènes de sexe : ces acteurs ont eu la totale dès leurs premiers rôles. 

Retour sur les débuts de ces acteurs aux rôles à la sexualité libérée.

Retour sur les débuts de ces acteurs aux rôles à la sexualité libérée.

Être acteur implique des sacrifices. Que l’on se retrouve à jouer des scènes d’intimité plus ou moins crues, qu'elles révèlent plus ou moins le corps, quand on a à peine la vingtaine et peut-être pas encore d’expérience dans ce domaine, incarner un personnage qui s’ouvre à la sexualité peut être difficile, d’autant plus lorsqu’on débute. 

Face caméra, simuler un acte sexuel pousse les jeunes acteurs vers une découverte de soi précoce, si ce n’est prématurée. Nombreux sont ceux qui l’ont vécu, dont certains, aujourd’hui réputés. Entre souvenir traumatisant de conditions de tournage rudes et agréable souvenir, une chose est sûre, les acteurs ne cessent de se surpasser. Des petits nouveaux Kim Higelin dans Le Consentement et Samuel Kircher dans l’Été Dernier aux grands du cinéma comme Catherine Deneuve dans Belle de Jour, nous les mettons tous à l’honneur. Retour sur leurs débuts.

Adèle Extraposchulos dans La Vie d’Adèle

À à peine 20 ans, Adele Extraposchulos a dû tourner plusieurs scènes de rapports sexuels crus. Depuis le tournage de La vie d’Adèle, la jeune actrice fait partie de celles aux débuts les plus marquants. Aux côtés de Léa Seydoux, elle y incarne une adolescente qui découvre sa sexualité. Une première expérience au cinéma qui n’a pas été de tout repos : « le premier jour où nous avons tourné ensemble, je devais te masturber » rappelait Léa Seydoux à Adèle dans une interview pour Franceinfo. Ajouté aux gros plans sur les parties intimes, les visages et le décuplement des sons, le tournage a été éprouvant . « Un jour, tu comprends que tu vas être nue tous les jours et dans différentes positions sexuelles » confiait Adèle. Quant à la scène centrale du film, elle aura nécessité dix journées de tournage, pour dix minutes à l’écran. En somme, les scènes étaient si crues, que la jeune actrice aurait demandé à son père de ne pas regarder le film. Le rôle lui aura tout de même valu le César du meilleur espoir féminin en 2014 et, encore cette année, celui de meilleure actrice dans un second rôle dans Je Verrai Toujours vos Visages

Samuel Kircher dans L’Été Dernier 

À tout juste 17 ans, Samuel Kircher remplace son frère, Paul, alors en lice pour le rôle de Théo, adolescent rebelle à la recherche de sa sexualité. Amoureux ou révolté, ce rôle a impliqué la simulation d’une liaison incestueuse, celle d’un jeune avec sa belle-mère. Pensé par Catherine Bréat, la réalisatrice, ce rôle aura été un double défi pour l’acteur : simuler des rapports sexuels explicites, et avec une femme de 51 ans, Léa Drucker. Samuel Kircher l’a toutefois confié à FranceInter : « au début on se demande comment ça va être. Catherine Bréat m’a tout de suite rassuré dès le premier jour du casting. On avait tous les deux un peu peur mais au final ce n’est que du cinéma. Il n’y a pas de contact, tout est chorégraphié. ». Pour son premier rôle, Samuel Kircher dépeint une vision de la situation digne d’un professionnel.

Kim Higelin dans Le Consentement 

Dans l’adaptation du livre Le Consentement de Vanessa Springora, Kim Higelin, 22 ans, incarne Vanessa, une fille de 13 ans sous l’emprise de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff, interprété par Jean-Paul Rouve. Tiré d’une histoire vraie, ce film marque le premier grand rôle au cinéma de l’actrice. Un premier rôle et pas des moindres, puisque Kim Higelin a dû tourner dans les scènes d’intimités d’une relation malsaine et oppressante. Le corps nu d’une collégienne frêle, instable et soumise dévoilé aux côtés de celui d’un adulte manipulateur et dominant dérange, jusqu’au dégoût. La réalisatrice Vanessa Filho a toutefois révélé dans Femme actuelle : « J'ai dit à Kim que s'il y avait une scène qu'elle ne se sentait pas de tourner, je trouverais une possibilité de la raconter et de la mettre en scène autrement pour qu'elle n'ait pas à vivre quelque chose qui lui semble traumatisant. » Une bienveillance qui fait du bien et aura permis à la jeune femme d’assurer ce rôle complexe avec brio. « Les limites ont été posées avant le tournage. Tous ces plans qui allaient être retenus ont été discutés avec Kim, Jean-Paul et mon chef opérateur également présent. » terminait la réalisatrice.

Brigitte Bardot dans Et Dieu Créa la Femme 

1956, Et Dieu Créa la Femme sort en salle. Ce film scandale à une époque encore fermée à la révolution des mœurs, et propulse Brigitte Bardot, 22 ans, au rang de sex-symbol et icône du cinéma français. Apparaître sensuelle, désireuse d’un homme et presque dénudée fait vivement réagir, jusqu’à l’intervention de la censure sur certaines scènes, comme celle d'un cunnilingus. « C'était rigolo parce qu'en fin de compte, il n'y a rien de choquant ! » déclarait-elle à l’AFP, citée par Le Point en 2016. Ce rôle, BB semble l’avoir tenu sans a priori et surtout, avec brio.

Catherine Deneuve dans Belle de Jour

Quatre ans après le succès des Parapluies de Cherbourg qui l’a propulsée sur le devant de la scène, Catherine Deneuve révèle une nouvelle facette d’elle : sa sensualité. Elle n’a alors que 24 ans lorsqu’elle doit incarner le rôle de Séverine dans Belle de Jour. Un film de Luis Buñuel qui explore les thèmes de la place de la femme, l’amour et la sexualité. Catherine Deneuve y dévoile son corps dans sa plus fine lingerie, auprès d’hommes auxquels son personnage s’offre dans une maison close, sous l’homonyme « Belle de Jour ». Sur le tournage, la jeune actrice aurait refusé d’apparaître nue. Face aux réticences du réalisateur, les négociations auraient été telles, que la sœur de Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, serait venue sur le tournage pour l’aider à surmonter les tensions. Elle aura finalement accepté de laisser apparaître ses formes à une condition, du moins, il semblerait, puisqu’elle n'apparaît jamais plus qu’en lingerie ou de dos, seins nus.

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DES DÉBUTS MÉLANCOLIQUES AU SUCCÈS SYMPHONIQUE : 10 CHOSES À SAVOIR SUR ZAHO DE SAGAZAN

Arrivée lundi en tête des nominations aux Victoires de la musique 2024 dans 5 catégories, Zaho de Sagazan fait sensation. Qui est cette nouvelle artiste ?

Arrivée lundi en tête des nominations aux Victoires de la musique 2024 dans 5 catégories, Zaho de Sagazan fait sensation. Qui est cette nouvelle artiste ? 10 choses à savoir sur la nouvelle icône francophone.

Vous avez sans doute déjà entendu son nom quelque part : Zaho de Sagazan. Elle est la nouvelle artiste à ne pas manquer, avec déjà à son actif 5 nominations aux Victoires de la musique 2024. À tout juste 23 ans, son premier album « La symphonie des éclairs » sorti en mars dernier lui a suffi à connaître le succès. Retour sur le parcours d’une passionnée.

La musique : une histoire de famille

Depuis petite, Zaho de Sagazan s’exprime par la musique. Elle le raconte au ELLE.fr « j’ai grandi avec des parents qui nous ont laissées (avec ses quatre sœurs) nous exprimer. On avait le droit de mettre la musique fort, de chanter, de s’exprimer. Ça a impulsé cette envie de raconter des histoires. ». Aux côtés d’un père plasticien, art et performance ne pouvaient qu’attirer la jeune femme dans le monde musical.

Une première carrière destinée dans le médical 

Si Zaho de Sagazan est aujourd’hui auteure compositrice interprète, tout la prédestinait à devenir aide-soignante. Une envie de travailler dans le soin aux personnes dans le besoin, née d’un grand cœur. Déjà au lycée, la jeune chanteuse était auxiliaire de vie. Il aura fallu attendre son entrée en terminale pour que celle-ci développe une obsession pour la musique. Elle intègre alors le lycée Aristide-Briand de Saint-Nazaire en section musique, où elle y fait la rencontre de celle qui deviendra plus tard sa future manageuse : Lucie Guilloux.

Une obsession pour le piano 

Ses premières notes se jouent au piano, instrument auprès duquel l’artiste trouve refuge et réconfort. Au départ de ses sœurs de la maison familiale à Saint-Nazaire, Zaho de Sagazan « s’ennuie ». Dans sa mélancolie, l’artiste se tourne vers le piano, et imite son idole de toujours : Tom Odell, chanteur anglais, auteur des célèbres titres « Another Love » et « Can’t Pretend ». Naissent alors ses premières compositions, à partir de textes griffonnés dans des carnets.

 

Un titre à succès né dans un avion

Ce qui a lancé Zaho de Sagazan ? « La symphonie des éclairs ». Un morceau pour lequel l’inspiration lui est soudainement venue … à bord d’un avion. Depuis son siège, à travers le hublot, un constat lui vient à l’esprit : « il fait toujours beau au-dessus des nuages ». De cette simple phrase naît un refrain, partagé sur son compte Instagram. Très vite, les mentions j’aime affluent et, comme une évidence, la jeune femme décide d’en faire un titre. Un chef-d'œuvre naît.

 

Des premières parties au défilé Louis Vuitton

Ses premiers pas sur scène animent les premières parties d’artistes comme Tya et Hervé, au festival des iNOUïs du Printemps de Bourges, aux Transmusicales de Rennes ou aux Solidays à Paris. Des apparitions qui lui valent d’être repérée, jusqu’à recevoir un appel pour accompagner la présentation de la dernière collection printemps / été 2024 de la maison Louis Vuitton. Qui y a-t-il de mieux pour chanter une ôde aux nuages que plongée dans un décor de ballon de montgolfière ? On l’ignore, mais c’est certains, Zaho l’a fait.

 

Des textes engagés

La « patte Zaho » ? La mélancolie des mœurs. Si elle emploie beaucoup le « je », ses titres n’en sont pas moins narcissiques. En racontant ses complexes de l’adolescence, où son corps était pour elle une source d’obsession, Zaho de Sagazan inspire au « body positive ». Une belle lutte en faveur à laquelle s’identifient les jeunes d’aujourd’hui, face à une société encore rythmée par un « dictat de l’apparence ».

 

Un univers sobre qui joue sur le contraste

Éloignée des titres dynamiques et clips aux multiples artifices poussés à l’international, Zaho de Sagazan célèbre la variété française en toute sobriété. Son monde froid et mélancolique lui sert de signature et ses clips, sans artifice, lui servent de pièce d’identité.  Le clip de « Tristesse » par exemple, où, sur fond noir, seule sa silhouette est mise en avant, dénote une volonté assumée de sobriété. Le platine de ses cheveux fait contraste, permettant une concentration particulière sur les émotions chantées, non plus seulement par la voix, mais par le visage. Quant au clip de son titre à succès « La symphonie des éclairs », seuls quelques traits noirs s’animent sur un fond aux teintes de sable. Une note de bleu prend forme, un nouveau contraste s’opère.

 

La chanteuse qui ne savait pas chanter

Sa manière de chanter est si expressive qu’on l’apparenterait à du Jacques Brel. Pourtant, Zaho de Sagazan le confie en toute transparence aux médias « avant je chantais très mal, j’avais une voix nasillarde et je n’articulais pas ». Aujourd’hui, son nom parcourt la toile et les nominations affluent. Comme quoi, l’artiste le prouve, avec un peu de travail, tout est possible.

 

Un succès, 5 nominations

3 ans à peine après ses débuts, Zaho de Sagazan y parvient enfin : ses premières nominations. Annoncées aux Victoires de la musique 2024, l’artiste est nommée en tant que révélation féminine et révélation scénique de l’année, et la « La symphonie des éclairs » est en lice pour le titre de meilleur album, meilleure création visuelle et chanson originale de l’année. En somme, une carrière qui s’annonce très prometteuse.

 

Une artiste à succès et une coloc’ à Nantes

Zaho de Sagazan est, certes, une star en devenir, et celle-ci ne compte pas pour autant rejoindre la capitale. Comme le veut la « tradition », il est coutume pour les nouveaux visages de la pop-culture de s’installer à Paris, là où s’implante leur nouveau studio, producteur et inspiration. Par ce choix, Zaho de Sagazan s’impose « simple », souhaitant rester à Nantes, où elle vit en colocation avec sa meilleure amie.

 

Zaho de Sagazan affichait déjà complet dès le mois de juin pour son Olympia de novembre 2023 et ne compte pas s’arrêter là. L’artiste se produira aux Zénith de Paris et de Nantes, dès mars 2024. De nouveaux chapitres qui s'écrivent pour la jeune femme qu’on ne manquera pas de suivre.

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Qu’est-ce que le « Slow Art », cette pratique méditative par l’art ?

Ne plus regarder, mais voir l’oeuvre : retour sur l’intention du mouvement « Slow Art ».

Ne plus regarder, mais voir l’oeuvre : retour sur l’intention du mouvement « Slow Art », illustré à la fondation du groupe EDF à Paris.

Dans les galeries et musées, la majorité des visiteurs ne s’arrêterait pas plus de 28 secondes devant une œuvre. Un constat tiré d’une étude de l’American Psychological Association publiée en 2017. Face à l’incertitude d’un monde où tout avance à cent à l’heure et la société nous dépasse, les artistes revendiquent de plus en plus le besoin de se recentrer et repenser notre rapport au vivant. Présentation du « Slow Art », « l’Art Lent », à contempler à la fondation du groupe EDF*, dans l’exposition Demain est Annulé jusqu’au 29 septembre 2024.

Un mouvement engagé

À l’origine, la rémunération des artistes s’évaluait selon le temps passé sur l’œuvre. Au fil du temps et avec l’émergence du capitalisme, les marchands d’art créent des contrats d’exclusivité selon le nom de l’artiste. Seuls des Picasso, Monet ou Dalí valent alors d’importantes sommes, jusqu’à faire émerger le débat entre la valeur de l’œuvre et de l’artiste.

Face à un marché de l’art devenu consumériste, les artistes appellent, dès 1993, à repenser l’art. Paraît alors le « Manifeste du Slow Art », une autre conception de la création et de la réception des œuvres. Il ne s’agit plus de produire et de consommer, mais de prendre à nouveau le temps d’imaginer, de faire, de voir et de vivre les œuvres, toujours dans une démarche étique et écologique.

Un appel à repenser le temps

Ironie du sort pour les partisans du « Slow art », puisqu’en 2017, « Fontaine », un urinoir inversé et exposé par Marcel Duchamp change la donne. Nombreux sont ceux qui perçoivent alors cette « provocation » comme l’émergence de l’art contemporain : celui où tout le monde peut créer de l’art. Une peau de banane collée sur un mur ? Présentez-le à un collectionneur, celui-ci vous l’estimera probablement à plusieurs milliers d’euros. Souvenez-vous, dans le film Intouchable avec Omar Sy, cette toile blanche tachée d’un trait de peinture rouge est moquée pour sa valeur estimée à plusieurs millions d’euros. Dans cette nouvelle approche de l’art, non plus seulement consumériste mais « facile », certains artistes en appellent encore à la remise en question du temps au cœur du processus.

Au sous-sol de la fondation du groupe EDF, nichée au cœur du 7ᵉ arrondissement de Paris, trois artistes proposent un éloge du « slow art », où leurs œuvres invitent à « prendre le temps ».

Prendre le temps de voir

Comme une invitation à apprécier l’art, Art Orienté Objet décrit les règles d’un slow art de la contemplation : L'œuvre en question : Les Tables du Slow Art, une plaque ronde, posée au sol, et un texte en spirale, à lire en faisant le tour de l'œuvre. Comme une mise en abyme, l’artiste invite chacun à prendre le temps de lire son œuvre, se l’approprier, en n’en faisant le tour. En somme, une pratique méditative qui en appelle à nous reconnecter avec le temps dans une société au rythme effréné. Une nouvelle approche qui demande une observation lente (« slow ») et prolongée, dans un seul but : se connecter plus profondément avec l'œuvre et en comprendre les nuances.

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