Pornographie : Le HCE dénonce un « massacre à but lucratif »

90% des vidéos pornographiques en ligne représenteraient des actes « illégaux », presque de « torture ». Une « porno criminalité  dénoncée mercredi, dans un rapport remis au gouvernement par le Haut Conseil à l’Égalité (HCE).

Dans leur rapport remis à la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, le HCE est formel, « ce massacre doit cesser ».

Un rapport au contenu choc

Dans ce rapport mené suite à une étude de quatre grandes plateformes connues, le HCE n’a pas hésité à décrire crûment le contenu de la violence à laquelle ces sites exposent leurs quelque 14 millions de visiteurs mensuels.

Parmi les termes employés, « triple anal », « étranglement », « étouffement par fellation », « électrocution » ou « gang bang », une pratique au cours de laquelle plusieurs hommes pénètrent simultanément une femme. Dénoncer sans filtre, telle est la décision revendiquée par Sylvie Pierre Brossolette, présidente du HCE, pour « crever le mur de l’indifférence ».

Une indifférence dont le Conseil fait état, face à une situation laissée sans contrôle. Selon le HCE, une censure doit être imposée, « puisque les actes de sadisme dénoncés ne représentent pas moins d’1,4 million des vidéos pornographiques en ligne ».

« Notre objectif est de choquer les consciences en décrivant crûment les pratiques de torture qui sont monnaie courante dans l’industrie pornographique. Nous parlons de “porno criminalité” car ces pratiques sont illégales et tombent sous le coup de Code pénal », a assené la présidente du Conseil.

Le corps humain exploité

Pénalement et face à ces pratiques non simulées pour 87% d’entre elles, « les contrats que font signer ces firmes aux femmes sont illégaux : il est interdit de tirer profit de l’exploitation du corps humain et de consentir à un acte de violence sur sa propre personne. Ils servent à réduire ces femmes au silence », explique le Conseil. Un appel à agir et une demande de préservation de toute « atteinte à l’intégrité de la personne ».

La police de l’internet réquisitionnée

La présidente du HCE conclut : « Nous ne demandons pas l’interdiction du porno, mais la lutte contre ces séquences illégales, de plus en plus présentes et violentes dans la pornographie engagée dans une course au clic, et accessibles à tous sur internet ».

Pour contrer cette violence, le Conseil sollicite l’Arcom et la plate-forme Pharos, la « police de l’internet » du ministère de l’Intérieur, à contraindre au retrait d’internet toute séquence de violences et de torture présente dans la pornographie, le blocage de tout site pornographique n’appliquant pas le contrôle de l'accès aux mineurs à leur contenu et la mise en place d’un droit de retrait de toute vidéo dont la personne filmée en ferait la demande.

Près d’un tiers des moins de 18 ans étant confrontés aux vidéos pornographiques, le HCE a également préconisé des séances d'éducation sexuelle à l’école. Une méthode, que le Conseil l’espère, contrera l’école de la violence qu’est la pornographie.

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