J’ai arrêté le gluten depuis 3 ans et voici mon bilan
Cela fait bientôt trois ans que Matthieu a arrêté le gluten. Quels changements dans son corps ? Ses attentes ont-elles été satisfaites ? Quelles ont été les contraintes ? Il nous raconte.
Exclure tout aliment à base de gluten, comme le pain, les pâtes, les céréales, le blé ou le seigle pour se sentir moins ballonné est devenu un concept que de plus en plus de personnes adoptent. Tandis que certains suivent une tendance, d’autres répondent à une nécessité. Pour Matthieu, arrêter le gluten l’a aidé. Lorsqu’on lui pose la question, savoir ce qui l’a poussé à adopter ce nouveau régime alimentaire, il nous prévient : « on va aborder un sujet peu glamour : les problèmes gastriques. » Après des semaines, voire des mois de crises de maux de ventre qui rythmaient ses journées par des crampes et ce, même la nuit, Matthieu s’interroge. « Je ne comprenais pas ce qui m’arrivais. Ce n’était pas une maladie classique comme une gastro. Après avoir passé une batterie d’examens : rien. Pas même une allergie au gluten (information pourtant visible dans les prises de sang). » Ce qui ressortait était les signes d’une intolérance alimentaire bien connue : le gluten.
Arrêter le gluten : un effet sur le transit plus que le corps
« À l’époque de mes crises, je ne savais plus quoi faire. Je me demandais si je n’avais pas la maladie de Crohn. Alors d’un coup, j’ai décidé de tester le régime sans gluten. » Une intuition qui ne lui aura pas fait défaut puisque, « du jour au lendemain, je n’étais plus malade. La situation était insensée. Bien que ce fut contraignant, imaginez le bonheur de ne plus être malade et surtout… en comprendre la cause ! »
Aujourd’hui, plus de maladie ni de transit perturbé. « Je sens que je suis moins gonflé, ballonné et gêné après mes repas. Je conseille à quiconque de réduire considérablement le gluten. » Mis à part les soucis gastriques, « je n’ai pas constaté d’énormes changements. Je n’ai pas minci, ni grossi, donc je dirais que le principal effet concerne mon transit. Et c’est déjà fabuleux. »
Un régime sans gluten qui demande des concessions
Le régime sans gluten change forcément nos habitudes. Même si Matthieu s’est rendu compte « que du gluten, il y en a partout, même dans les saucissons, les bonbons, les soupes en brique… » il ne s’en est pas moins senti restreint. « Bien sûr, on s’attend à ne plus manger de pâtes, pizza, burger et pain… Ce qui n’est vraiment pas simple au départ, puis on s’habitue et on analyse les emballages. »
“Ce mode de vie demande de l’expertise”
Face à une restriction et des traces de gluten « compliquées à repérer » Matthieu a su s’adapter. « En réalité, j’ai mangé d’autres choses, notamment davantage de légumes, ce qui est plutôt positif ». Ajouté à cette nouvelle routine, un monde s’est ouvert à lui.
Le rayon sans gluten : « la caverne d’ali baba »
« Je m’attendais à devoir uniquement faire mes courses dans les boutiques bio. Finalement, les supermarchés développent de plus en plus de gammes sans gluten. Je teste d’ailleurs tous les supermarchés aux alentours de chez moi et je me fais un petit classement des "gluten-free friendly” ! Certains n’ont rien, d’autres sont étonnamment fournis, une vraie caverne d’Ali Baba ».
Le prix des produits sans gluten : un frein majeur
L’avantage aujourd’hui est qu’on trouve du pain et des pâtes, voire de la farine sans gluten dans les supermarchés, ce qui évite les privations. Seulement, la réalité derrière les rayons sans gluten (qu’on percevrait comme la solution magique) est que le prix des produits est bien plus élevé que ceux des produits classiques. « Le sans gluten est très onéreux. » Je dois faire l’impasse sur certains produits dont le rapport quantité-prix est démesuré. Les gâteaux pour le petit-déjeuner par exemple ont souvent un prix affiché à 5€ pour seulement 6 biscuits. Remplacer la farine de blé par de la farine de maïs ou de riz a un coût aussi. Finalement, je dois consacrer un budget plus important aux courses, surtout si je veux avoir une alimentation plus ou moins classique, et surtout sans frustration. »
Comment surmonter les contraintes d’un régime sans gluten ?
« Dans un premier temps, je recommanderais de diminuer petit à petit ses apports en gluten, faire des plats soi-même, avec des farines différentes. En démarrant comme ça, on finit forcément par voir un changement. » La clé pour s’y mettre est donc d’expérimenter.
Côté supermarché, on lit attentivement les étiquettes pour repérer les produits certifiés « sans gluten ». Une fois la mission « se faire plaisir avec un plein de courses sans gluten » accomplie, qu’en est-il des sorties au restaurant, en soirée, voyage à l’étranger, où il peut être plus difficile de manger sans gluten ? En l’absence d’étiquetage et si notre entourage n’est pas au courant, prévenir que l’on ne pourra peut-être pas manger ce qui sera servi au dîner auquel on est invité s’annonce compliqué. « Lorsque je connais peu les gens chez qui je mange, je suis très gêné. J’ai peur de passer pour le "casse-bonbons". Dans ce cas, il vaut mieux le dire plutôt que se retrouver face à une assiette de spaghettis que je ne pourrai pas manger. Heureusement, j’ai des amis qui connaissent mon régime particulier (même s’ils ne comprennent pas tous ce qu’est le gluten exactement), on peut donc esquiver et profiter au mieux » Une solution toute simple donc : prévenir son entourage, tout simplement.
Si on ne se rend pas dans un restaurant « sans gluten », on passe en mode expert en lisant méticuleusement la carte ou « on opte pour des salades, une valeur sûre ». Sinon « Je privilégie beaucoup la nourriture asiatique, ils n'utilisent pas souvent de farine de blé donc c'est parfait ».
Un seul problème pour Matthieu : « les bars à vin avec les fameuses planches fromage/charcuterie. Le pain est traditionnel et contient du gluten. C’est dur d’y être confronté. »